ALAIN LE BOUCHER

Artist statement

 

« La touche de hasard. Dans le domaine sonore, le hasard produit le « bruit blanc » qui est le bruit de fond des bandes magnétiques. Dans le domaine des couleurs le hasard donnera la couleur grise, qui rassemble toutes les autres. Rien de bien intéressant donc, si le hasard reste abandonné à lui-même.

Le hasard peut, en revanche, être confronté à des règles, et à des contraintes. Ce sera par exemple la roue numérotée de la roulette sur laquelle la bille va se poser.

Règles et contraintes sont indispensables pour permettre au hasard de se manifester à nos yeux. Les partitions lumineuses que j’ai écrites sont des suites de possibilités. En suivant précisément les règles que j’ai données, le hasard va combiner au fil du temps la rythmique et les formes avec les intensités lumineuses. »

« Depuis Léonard de Vinci la peinture s’est toujours considérée comme « cosa mentale ». Et cela en dépit de son aspect profondément artisanal. Au contraire, la sculpture semblait, de tous les arts, le plus définitivement liée à la matière. C’est ce que j’ai cru jusqu’à ce que l’informatique me montre la possibilité de travailler la lumière elle-même. Les nuances et les rythmes de la lumière sont – comme le son – en continuité directe avec les systèmes informatiques qui pilotent les enseignes ou les spectacles. L’esthétique si particulière de l’électronique : circuits labyrintiques et composants minuscules est toujours cachée aux regards. Télévision, téléphones pas plus que voitures ne laissent voir les composants qui les animent. Est-ce pour ne pas nous faire peur ? Les mécanismes minuscules où s’effectuent de fulgurants calculs restent toujours cachés. »